jeudi 12 décembre 2013

L'Islande, par Michel Sallé.

Après ces longs mois de silence...

Voilà qui est alléchant...

 
 
Un livre sur l'Islande, par Michel Sallé, aux éditions Karthala.

Présentation de l'éditeur.

De plus en plus de touristes visitent l’Islande de nos jours, attirés par sa nature exceptionnelle qui, derrière une image d’unicité, est façonnée par une multitude de paysages. Si ces mêmes touristes s’intéressaient aux habitants de l’île, ils se demanderaient alors comment 320 000 personnes ont pu atteindre un tel niveau de vie sur une île perdue au milieu de l’Atlantique Nord, sans ressources naturelles autres que le poisson et la possibilité récente de fabriquer de l’énergie bon marché ?
Comment sont-ils arrivés à disposer d’un réseau routier de bonne qualité sur plus de 100 000 km² (1/5 de la France) ; à entretenir un système scolaire et universitaire performant, ou encore à bénéficier d’un système sanitaire leur donnant une espérance de vie parmi les plus élevées au monde ? Ce livre tente d’apporter des réponses à ces questions, à travers l’histoire, la géographie, la culture et la vie économique et politique de l’île.
Les Islandais ont certes récemment défrayé la chronique économique victime d’une crise financière d’une extrême brutalité, qui a semblé mettre à nu la fragilité de l’île. Pourtant, force est de reconnaître que les Islandais ont su trouver une sortie de crise qui était loin d’être prévue… Cela n’a d’ailleurs pas été la seule difficulté rencontrée par les habitants de cette île à travers l’histoire, comme le retrace ici l’auteur, bien que les soixante dernières années aient été une période de forte expansion économique où le niveau de vie a, au moins, égalé celui des Français.
Ces soixante « glorieuses » locales viennent après une très longue période noire, allant du XIIIe siècle au début du XXe, faite surtout d’épidémies et de misère, faisant chuter la population islandaise à la fin du XVIIIe siècle, à moins de 30 000 personnes, totalement oubliées du reste du monde, pas loin de connaître le même sort funeste que les établissements créés au Groenland par ses ancêtres vikings.
Que s’est-il passé, que se passe-t-il aujourd’hui, pour que de tels résultats soient obtenus ? Peut-on déceler des spécificités liées à l’histoire, ou au faible nombre de la population, à sa nature qui s’impose à tous, ou à d’autres facteurs à découvrir ? Indépendamment des succès économiques, une démocratie comme l’islandaise peut-elle fonctionner comme celle des autres pays occidentaux, aux plans politique ou social ?
Michel Sallé se pose ces questions depuis près de 50 ans, et essaye à travers cet ouvrage de trouver des réponses, tout en décrivant cette île exceptionnelle, qui attire souvent pour sa nature unique, mais qui fascine toujours pour l’histoire, le quotidien et la vie des populations qui y ont vécu à travers le temps.

jeudi 11 juillet 2013

Voilà une nouvelle qui risque d'en intéresser plus d'un et plus d'une. Un beau livre.

L’Islande dans l’imaginaire est à paraître en août 2013

Actes du colloque de Caen (21-22 novembre 2008). Études réunies et présentées par Hanna Steinunn Thorleifsdóttir et François Émion.

Collection Symposia.
 
Cet ouvrage présente les contributions d’une dizaine de spécialistes venus d’horizons différents (civilisation, littérature) qui ont confronté leurs points de vue sur l’image de l’Islande, ancienne et contemporaine. La notion d’image est complexe : elle suppose tout un jeu d’interactions entre ceux qui la produisent (autochtones, mais aussi observateurs étrangers) et le public auquel elle est destinée. Ce travail collectif s’efforce de mettre en évidence à la fois la pérennité des représentations liées à l’Islande, qui relèvent parfois du cliché, et les enjeux qui se dissimulent derrière la confection d’images dont la maîtrise échappe parfois à leurs concepteurs.

 SOURCE :Presses universitaires de Caen





On trouvera la table des matières sur le site des Presses universitaires de Caen ou en cliquant directement sur le lien : TABLE DES MATIERES



mardi 25 juin 2013


Einvígið







Soleil, fraicheur, lumière, tilleuls en fleurs... Serait-ce enfin l'été ? Mais voici ce qui occupe le point central de mes jours en ce moment... Le livre est à paraître aux Editions Métailié en février 2014. Comme toujours avec Arnaldur, c'est bien, très bien même !

Deuil, Article de Cécile Pellerin

A lire, cet article élogieux sous la plume de Cécile Pellerin à propos de Deuil de Gudbergur Bergsson sur le site Actualitte.com

Je suis heureux de voir Gudbergur comparé à Haneke, il y a longtemps que j'avais fait le rapprochement... Ah oui, à propos de Haneke, justement, j'ai vu sa mise en scène du Cosi fan tutte vendredi dernier sur ARTE. J'ai toujours beaucoup aimé cet opéra et la vision de Haneke m'a bien plu. On peut voir la version intégrale ici... J'en conviens, tout cela n'est pas très islandais, mais il n'y a pas que l'Islande, dans la vie, il y a aussi les alternances du coeur :)
Cosi fan tutte, Mozart, version de Haneke diffusée sur ARTE 

Mais voici l'article concernant DEUIL de Gudbergur Bergsson, publié aux Editions Métailié

Mourir, cela n'est rien, mourir, la belle affaire... Mais vieillir...oh vieillir!


Un vieil homme seul attend la mort. Parfois il se raconte, parfois c'est un narrateur extérieur qui mène le récit. Cet homme n'a pas de nom. Il est sans doute un homme ordinaire, anonyme, sans destinée particulière puisque condamné à mourir, de toutes façons. Le quotidien qu'il raconte (« 22 décembre, l'année n'a aucune importance ») ou qui est raconté n'impressionne pas, semble figé, presque ritualisé. Un non-événement. A travers ces lignes, un grand silence, de l'ennui, comme si finalement rien ne se passait plus désormais dans cette vie, presque déjà « morte ». Si le sifflement de la bouilloire sur la gazinière ne rythmait pas les instants qui passent, comme un souffle  (voire un râle) respiratoire, on pourrait croire que cet homme est déjà mort.

Veuf depuis longtemps, son existence a perdu sens et il ne la mène plus que pour mieux parvenir à son échéance et s'en libérer. « Plus il vieillit, plus il s'accroche à la vie, même s'il ne fait rien pour prolonger la sienne. » Sans distractions désormais, il est dans un état d'inaction, où les mouvements deviennent rares et minimalistes. Chaque geste est lent, mesuré, presque sans effet. Il a déjà cessé de vivre sans pour autant être encore mort,  comme enfermé dans un sas, contraint par une mémoire et une lucidité qui défaillent et un corps délesté de toute force musculaire ; presque prêt à lâcher prise pour disparaître. Et c'est ce « presque », cette mise en œuvre du processus de destruction, cet état intermédiaire que l'on nomme « déchéance » qui forment l'ensemble de ce  récit âpre, violent, impitoyable mais extrêmement réaliste. « Les gens fouinent dans les plis de la maladie et de la déchéance. Il y a quelque chose qui les attire, une puanteur, odeurs de sueur, de pied, haleine fétide, odeur d'urine, ce qui nous attend : la vieillesse. »

En attendant la mort, le vieil homme se souvient, lorsque sa mémoire fonctionne, et évoque des souvenirs imprécis sur son épouse, sa déchéance rapide et le deuil qui suivit (la mort est rarement digne), sur sa relation particulière aux femmes, sur son voisin, son travail, ses enfants. De vagues réminiscences parfois si confuses qu'on ne sait plus exactement si le vieillard rêve. Entre veille et sommeil, ne sachant plus s'il fait jour ou si c'est la nuit, il se raconte, la raison troublée, sans cohérence véritable si ce n'est qu'en égrenant son passé, il se rapproche de sa mort et cela le contente et l'apaise.

Pétri de solitude, il a perdu l'habitude de parler et sa voix chevrote et s'éraille à force de ne plus servir. Car vieillir c'est aussi souffrir d'être de plus en plus seul et cela est parfois bien plus redoutable que la mort. Finalement, il n'a pas peur de mourir, s'en amuse même, avec provocation et crudité, comme pour déstabiliser le lecteur car selon lui, la solitude, souvent renforcée par la tristesse et la mélancolie, la douleur et l'angoisse rend bien plus malade et c'est une véritable injustice que de devoir survivre à celui qu'on aime et que de devoir supporter son souvenir le temps qu'il reste à vivre. « Ce qui l'envahissait n'était pas la dépression, mais cette malédiction afférente à la vieillesse ; ce n'était ni la nostalgie, ni les regrets, mais simplement la mélancolie sous sa forme la plus pure […] Cette forme se déversait sur lui pour l'inonder. »

 Entre poésie et philosophie, grâce une écriture resserrée, une précision des mots, un sens épuré de la description, Gudbergur Bergsson délivre une vision de la vieillesse, certes expurgée de tout sentimentalisme mais  imprégnée d'une émotion profonde, très belle qui n'est pas sans rappeler le film de Mikael Haneke, « Amour ». « Nous devînmes dépendants l'un de l'autre. Je savais que je ne me débarrasserais d'elle qu'à ma mort ou à la sienne. Après avoir compris que c'est dans le malheur qu'on est le plus unis. »



samedi 25 mai 2013

Un locataire de Svava Jakobsdóttir aux Editions Tusitala, traduction : Catherine Eyjólfsson



Un peu trop pris ces derniers temps, j'ai oublié de signaler ici la parution aux Editions Tusitala du livre Un locataire de Svava Jakobsdóttir dans la traduction de Catherine Eyjólfsson. L'auteur, la traductrice et ce nouvel éditeur méritent toute l'attention. Bonne chance à cette maison d'édition naissante (et à Mikaël)!
  
Editions Tusitala, Svava Jakobsdottir


jeudi 23 mai 2013

Deux critiques sous la plume de Léon-Marc Lévy sur le site La cause littéraire



A lire, ces deux belles critiques sous la plume de Léon-Marc Lévy.

La première parle de Deuil de Gudbergur Bergsson, publié aux éditions Métailié :

Deuil, Gudbergur Bergsson

La seconde traite d'Etranges rivages, d'Arnaldur Indridason, également publié aux éditions Métailié :

Etranges rivages, Arnaldur Indridason

Et une autre critique, tout aussi belle, de Michel Abescat dans Télérama. Cela date un peu, mais j'ai dû négliger mon blog pour me consacrer à une foule d'autres activités...

Etranges rivages, critique de Michel Abescat



samedi 27 avril 2013

Deuil, Gudbergur Bergsson


A lire... Si ce n'est déjà fait, un livre grave, âpre et nécessaire. Eric Chevillard en parle dans le Monde des livres du 21 mars 2013, il suffit pour le lire de suivre le lien que voici. Je suis en retard pour le signaler, mais je traduisais à un rythme frénétique. Et maintenant, rédaction de fiches de lecture, relectures, lectures multiples, préparation d'une communication qui s'inscrira dans le cadre d'un colloque organisé par la fondation Vigdís Finnbógadóttir en l'honneur de Guðbergur Bergsson. Le titre de mon intervention sera : Rithöfundar og þýðendur : Furðufuglar af sömu sauðahúsi ? / Ecrivains et traducteurs : Oiseaux rares de même pelage ? 

En entre temps, quelques pages de traduction du prochain Indridason, à paraître en février aux Editions Métailié. 


Voici ce que j'avais écrit à propos du livre avant de le traduire, merci à Anne-Marie Métailié d'avoir relevé le pari ! 


"Un vieil homme attend que l’eau entre en ébullition dans sa bouilloire électrique tandis qu’allongé dans son lit, il vient de retirer ses boules Quiès et remonte le fil de son existence. Plongé dans une profonde méditation sur l’essence de la vie, son caractère fugace et sur les événements qui ont marqué la sienne, il se laisse porter par les associations d’idées et les souvenirs épars reviennent à la surface de sa mémoire, par vagues. L’ensemble de la narration est construit sur le mode alterné du monologue intérieur et du récit à la troisième personne. En réalité, l’homme allongé dans le lit, entre le sommeil et la veille, avoue qu’il n’attend rien du tout : il a perdu sa femme et sa jeunesse, il se contente de s’accrocher à la vie alors qu’il n’a plus rien à en espérer et que tout simplement, il ne désire plus la poursuivre, victime de la vieillesse qu’il considère comme une malédiction : l’auteur dédie d’ailleurs le livre à la génération de l’éternelle jeunesse.

L’eau qui va bientôt bouillir est le seul lien qui l’unit à la réalité extérieure, c’est l’attente de cette ébullition qui ponctue le livre. Elle est aussi le symbole de cette vie qui s’échappe lentement de lui, de ce passé qui se vaporise et s’enfuit, se voit réduit à néant par le temps, la vieillesse souvent oublieuse et son corollaire, la mort. Au fil de l’histoire, le lecteur apprend que l’épouse du narrateur est récemment décédée. Elle a voulu être incinérée et son mari conserve les cendres dans son salon. Il lui avait promis un voyage en bateau jusqu’aux îles Féroé alors, chaque matin, il mélange une cuiller de ses cendres à son thé ou à son café avant de le boire, ainsi, même défunte, elle l’accompagnera – presque physiquement – dans ce voyage. Accomplit-il là un ultime acte d’amour ? Pas vraiment : certes, il avoue qu’il aime sa femme, il l’a aimée jusqu’à sa mort, il a aimé jusqu’à son cadavre, mais les souvenirs qu’il expose soulignent combien leur cohabitation était difficile, surtout vers la fin de sa vie, vie qu’il avait d’ailleurs envisagé d’abréger, autant par altruisme, pour la soulager de la déchéance due à la maladie, que par égoïsme, pour retrouver son indépendance et sa liberté. Mais quelle liberté ? Elle semble ici n’exister que bien peu : le couple et l’ensemble des relations humaines sont vues comme des jeux de pouvoir où chacun tente d’opprimer l’autre. La vie commune demande bien des compromis, lesquels, du point de vue du narrateur, égalent compromissions. Compromissions et pièges dans lesquels, est-il noté quelque part, l’être humain s’engage à la fois de gré et de force.

A la fin de ce livre sans concessions sur la vieillesse, la déchéance physique ou mentale qu’elle entraîne, et sur les relations entre les êtres, le lecteur est presque perdu, pris de vertige entre les couches temporelles, entre les époques qui se superposent : l’homme allongé dans le lit est-il vivant, n’assiste-t-on pas à son trépas en temps réel ? A moins qu’il ne soit l’un de ces morts qui ne sont pas encore partis dans l’au-delà et refusent de quitter la terre des vivants ? Peut-être n’est-ce pas vraiment la question, les interrogations que soulève l’œuvre sont plus vastes : que reste-t-il de nous, en fin de compte, puisque toute chose passe et s’efface, que reste-il de ce que nous avons été, de ce que nous avons accompli ? Peut-on jamais considérer avoir accompli quelque chose une fois qu’on se retrouve plongé dans la solitude, exclu du monde pour cause d’âge trop avancé ? Les réponses qu’apporte Guðbergur sont assez terribles : nous naccomplissons que peu de chose, il ne reste de nous en fin de compte quun presque rien, mais ce presque rien est important, capital et sa disparition génère un vertige qu’il exprime en 120 pages denses de mots magnifiques et simples, une histoire ponctuée de réflexions philosophiques et de fulgurances poétiques. Un très beau texte, crépusculaire." © Eric Boury / Editions Métailié.

jeudi 7 mars 2013

Quelques articles sur Le coeur de l'homme de Jón Kalman Stefansson et actualités diverses

Et voilà qu'arrive mars... traduction en cours, journées qui filent à toute allure, etc.  Et hop, voilà qu'arrive mars avec un peu de douceur dans l'atmosphère. 

Demain, Mulhouse pour le Festival sans nom avec mon grand ami Árni Þórarinsson dont j'interpréterai les propos. Le dernier opus d'Arnaldur Indridason a reçu un accueil tout à fait mérité du public comme de la presse, j'ai suivi cela d'assez loin : solitude "traduisante" oblige... 

Ah oui, un autre livre paru dont je parlerai d'ici quelques jours : Deuil, de Guðbergur Bergsson, publié aux Editions Métailié mérite la plus grande attention! C'est un très beau texte sur la vanité de l'existence humaine et sur ce qui reste après nous... un presque rien d'une valeur inestimable, inaltérable et tellement éphémère. Ce n'est pas très joyeux, mais bon, le titre ne laisse pas entendre autre chose...

Je voulais parler ici du Coeur de l'homme de Jon Kalman, mais faute de temps - pour l'instant - je laisse la voi(x)e libre à trois autres personnes qui ont écrit de bien beaux articles que j'ai négligé trop longtemps de mettre ici.

Nils C. Ahl dans le Monde des livres du jeudi 22 février et Maurice Mourier dans La quinzaine littéraire de la seconde quinzaine de février.
On trouvera aussi l'article paru dans l'Humanité sous la plume de Muriel Steinmetz :L'âme de l'Islande écrite sur la neige, par Muriel Steinmez





jeudi 10 janvier 2013

AUJOURD'HUI...



J'en parlerai plus tard, mieux, plus joliment, plus longuement... mais c'est quand même à lire d'urgence parce ça paraît aujourd'hui - et spécialement pour ceux et celles qui ont déjà lu les deux premiers opus. Fin de la trilogie du gamin, mais rassurez-vous Jón Kalman Stefánsson a écrit d'autres choses et il continue d'écrire.

 















dimanche 6 janvier 2013

Jón Kalman Stefánsson

Je conseille à ceux et celles qui sont impatient(e)s de feuilleter ou de se plonger à corps et à coeur perdu dans Le Coeur de l'homme de Jón Kalman Stefánsson de courir au plus vite se procurer le Matricule des Anges de janvier. Ce magazine littéraire consacre à l'écrivain islandais la bagatelle d'un dossier de dix pages, sous la direction de Thierry Guichard.


 

mardi 1 janvier 2013



Pour bien commencer l'année 2013 : dans le magazine Siné Mensuel du mois de décembre, à lire absolument, la très belle chronique de Martine Laval (soit, dire que les chroniques de Martine sont belles et magnifiquement écrites relève du pléonasme, mais tant pis si je me répète!).

Martine Laval nous dit le plus grand bien de deux livres, L'ANGE DU MATIN d'Arni Thorarinsson, paru en octobre aux Editions Métailié et LA NUIT TOMBÉE d'Antoine Choplin aux Editions La fosse aux ours.

Belle et riche année 2013 à tous et toutes...