lundi 13 septembre 2010

Entre ciel et terre, Jón Kalman Stefánsson

Je signale la parution d'une critique du roman dans L'Express :

http://www.lexpress.fr/culture/livre/entre-ciel-et-terre_907452.html

Stefánsson à cheval Entre ciel et terre
Par Baptiste Liger, publié le 22/07/2010 à 07:00

Un pêcheur meurt d'avoir été hanté par la poésie. Un grand roman mystique islandais.
Il n'y a guère qu'une lettre de différence entre les "morts" et les "mots". On ne sait pas ce qu'il en est en islandais : toujours est-il que Jón Kalman Stefánsson a cherché, avec Entre ciel et terre, à explorer les rapports entre la littérature et l'au-delà. Ainsi, ce livre a coûté la vie à Bárour, au moins indirectement.

Hanté par les vers du Paradis perdu du Britannique John Milton, ce pêcheur d'Islande -rien à voir avec celui de Pierre Loti - n'a pas pris garde à enfiler sa satanée vareuse, lors d'une sortie en mer. "Voilà le genre de tours que peut nous jouer la poésie. [...] Les mots n'offrent qu'un abri bien frêle face au vent venu du pôle qui transperce tout et s'immisce dans la chair." Le froid intense du grand large aura raison de lui, et ses compagnons de pêche ramèneront son cadavre à terre. Parmi ceux-ci, le "gamin" se révèle particulièrement bouleversé par cette disparition. Il s'impose alors comme devoir moral, hommage à son ami Bárour, de rendre le livre à son propriétaire, Kolbeinn, un vieillard aveugle "aussi féroce qu'un loup atlantique" sorti d'Homère.

On pourrait évidemment saluer la magnifique évocation de l'Islande du XIXe siècle et l'admirable portrait du milieu des pêcheurs. Mais outre cet aspect "naturaliste", Entre ciel et terre est une grande odyssée mystique, où les voix des morts s'entremêlent à celles des vivants. Dans une langue d'une splendeur absolue (remarquablement retranscrite par la traduction d'Eric Boury), Jón Kalman Stefánsson médite sur la postérité et le sens de la vie, comme dans cet aphorisme aux airs de condensé de son admirable roman : "Nos paroles sont des brigades de sauveteurs désemparées, équipées de cartes de géographie inutilisables et du chant des oiseaux en guise de boussole."


Je signale également la lecture du début de ce texte (Gallimard, Du monde entier, 2010) par Martine Laval, critique littéraire à Télérama :

http://www.telerama.fr/livre/lectures-buissonnieres-version-voix-off-entre-ciel-et-terre-de-jon-kalman-stefansson,55458.php

A écouter...

Le septième fils, Árni Thórarinsson

A paraître ces jours-ci aux éditions Métailié.


Arni vient quelques jours en France...

Mercredi 29 septembre : journée d’études nordiques à la BNF (Paris) en présence de son traducteur Eric Boury. L'intitulé de la journée est "A glacer le sang - autour du polar scandinave".
Toutes les informations se trouvent ici : http://www.bnf.fr/fr/evenements_et_culture/calendrier_manifestations/f.polar_scandinave.html?seance=1223904060520

Jeudi 30 septembre, 18h : rencontre à la librairie Ombres Blanches (50 rue Gambetta, 31000 Toulouse)