samedi 12 mai 2007

Skilaboð/Message

Peut-être est-il temps que ces petits poèmes écrits il y a deux ans, au moment où je me suis réinstallé en France, quittent le disque dur de mon ordinateur ?

1. SKILABOÐ

Þegar sólin rís á hraunbreiðunni
þarf ég að vakna og
yfirgefa þig í mjúku sænginni

sofðu..., hvísla ég
og strýk þér um ennið

heiðskír morgunn
kaldur á vangann

sólris á hraunbreiðunni
ég vakna
þú opnar augun og ég hurðina
geng niður götuna og hugsa að
þig grunar kannski ekki
hvað ég hlakka til sumarsins.

1. MESSAGE

Quand le soleil se lève sur le champ de lave,
je dois me réveiller et
t'abandonner dans la couette moelleuse.

dors... murmuré-je,
en te caressant le front.

Matin limpide
qui glace la joue

Lever de soleil sur le champ de lave,
je m'éveille
tu ouvres les yeux et moi, la porte.
Je descends la rue et me dis que, peut-être,
tu ne soupçonnes pas à quel point
j'ai hâte qu'arrive l'été.

2.
Sólin
líkust hjarta þínu
í huga mér

2. Le soleil,
ressemble tant à ton coeur
dans mon esprit.


HANN SNJÓAR

Hann snjóar:
Ef það væri ég sem lægi
þarna á götunni sem ég sé þig ganga
í huga mér varlega og hljóðlaust
myndu spor þín bræða mig
og allt yrði þurrt
eins og hjarta þitt.

IL NEIGE

Il neige :
si c'était moi qui reposais ainsi
dans la rue où je te vois marcher
par la pensée, prudemment et en silence,
les traces de tes pas me feraient fondre
et tout se tarirait
comme ton coeur.

La voix

Tant de choses encourageantes ont été écrites à propos de LA VOIX, d'Arnaldur Indriðason que j'aurais peine à en livrer la synthèse. Télérama, le Monde, Libération, le Canard enchaîné, le Figaro magazine et bien d'autres publications ont exprimé leur opinion, le plus souvent positive et élogieuse. Le seul mot qui me vient à l'esprit est MERCI. Merci aux lecteurs, merci aussi à Anne-Marie Métailié pour sa ténacité, la qualité de son écoute et sa gentillesse. Merci à ceux et celles qui m'ont guidé vers l'écriture et la traduction.

Au mois de juin paraîtra chez Gaïa Editions, dans un registre tout autre que le policier, un très joli roman d'Einar Már Guðmundsson (l'un des grands auteurs islandais contemporains). Les Chevaliers de l'escalier rond (Riddarar hringstígans) raconte quelques journées de la vie d'un petit garçon de Reykjavík à la fin des années cinquante. C'est à la fois frais et profond, léger et grave, comique et tragique, fragile comme la vie elle-même. Toute chose est vue et décortiquée avec les yeux du personnage principal, Jói alias Jóhann Pétursson. Une oeuvre délicieuse à lire, où l'inattendu et la poésie sont intégrés au quotidien le plus anodin qui soit de façon organique grâce à la langue de l'auteur, constamment en équilibre sur la frontière qui sépare le réel de l'imaginaire.